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novembre 23, 2022 · Marie-Josée Dubé · CancercoupleDépressionDiversitéÉducation à la sexualitéPourquoi consulterpsychothérapie couplerelationsexologiethérapie ImagoVieillissement

Lexique de la diversité

Un texte de Laurence Inkel, B. Sc. psychologie, stagiaire à la Clinique de sexologie et psychothérapie de la Rive-Sud

Il est important pour les professionnel.le.s de la Clinique de sexologie et de psychologie de la Rive-Sud de faire preuve d’inclusivité et d’ainsi offrir un environnement le plus sécuritaire possible pour toute personne s’identifiant à la diversité sexuelle, relationnelle ou de genre. Par leur humanité, les professionnel.le.s ne sont pas infaillibles et peuvent faire des erreurs importantes en dépit de toutes leurs bonnes intentions et leur empathie envers vous, votre situation ou votre identité. Si vous ressentez un inconfort quelconque au cours de votre suivi, il est légitime et en vos droits de corriger le.a professionnel.le, qui a sincèrement à cœur votre sentiment de confiance et de sécurité.

Valorisant une éducation à la sexualité inclusive, vous trouverez ci-bas un lexique. Sachez cependant que ces définitions peuvent différer en fonction de chaque individu et qu’en tout temps l’autoidentification des personnes concernées est à privilégier, et ce, sans exception. Il est possible que vous n’arriviez pas à pleinement comprendre certaines de ces réalités. Or, il n’est pas nécessaire de comprendre pleinement l’identité de quelqu’un.e ou de s’y identifier personnellement pour la respecter, l’accepter et surtout la valider.

Les identités de genre 

Alors que les personnes cisgenres s’identifient au genre leur ayant été assigné à la naissance, les personnes trans s’identifient autrement que par celui-ci. De manière générale, on parle aujourd’hui de transidentité ou de transitude lorsqu’on parle des parcours ou des identités trans. Les militant.e.s trans découragent de plus en plus les personnes d’utiliser les termes de transgenrisme et de transsexualité, car ils ont historiquement été utilisés pour différencier les personnes trans ayant eu recours ou non à des chirurgies d’affirmation de genre, venant accroître la transphobie. Les hommes trans ou transmascs sont des hommes ou personnes s’identifiant à la masculinité ayant été assigné.e.s filles à la naissance alors que les femmes trans ou transfems sont des femmes ou personnes s’identifiant à la féminité ayant été assigné.e.s garçons à la naissance.

Alors que certaines personnes non binaires – ne cadrant pas dans une catégorie de genre binaire hommes-femmes – se considèrent trans, d’autres ne s’identifient pas à ce terme. En effet, les identités non binaires sont plurielles et multiples. Les individus se sentant à moitié non binaires, mais pas entièrement, peuvent s’identifier demi non binaires. Celleux qui s’identifient comme partiellement à l’identité de genre d’homme ou de femme peuvent se dire demi-boy ou demi-girl. Alors que les personnes bigenres s’identifient à deux genres, les personnes trigenres s’identifient à trois genres différents; celles-ci peuvent s’identifier à ces deux ou trois genres en tout temps, ou leur identification peut fluctuer entre deux ou trois genres en fonction des jours.

Les personnes agenres se considèrent comme sans genre. L’identité de genre des personnes genderfluid fluctue dans le temps, que ce soit au niveau de la nature ou de l’intensité du genre ressenti à un certain moment donné. Les individus genderfluid peuvent ou non s’identifier au terme bigenre ou trigenre. Les personnes de genre neutre, aussi appelées neutrois, s’identifient généralement à un genre neutre ou nul, que ce soit en s’identifiant agenre ou autant à la masculinité qu’à la féminité. De leur côté, les personnes genderqueer rejettent politiquement la norme sociale de la binarité des genres.

Les types d’attirance

Alors que l’on tend rapidement à assumer qu’être attiré.e envers quelqu’un.e signifie désirer vivre de l’intimité sexuelle avec cellui-ci, l’attirance est plurielle et ne se limite pas aux rapports sexuels. L’attirance se caractérise par un sentiment de désir ressenti à l’égard d’autrui qui peut se manifester de plusieurs façons.

Si l’attirance sexuelle est le désir de se rapprocher physiquement ou sexuellement de l’autre, l’attirance romantique est plutôt un désir d’entrer en relation romantique avec la personne qui nous attire. D’autre part, on peut trouver une personne belle et attirante sans pour autant désirer avoir des échanges physiques, sexuels ou amoureux avec elle; c’est ce qu’on appelle l’attirance esthétique.

Les orientations sexuelles et romantiques 

L’orientation d’une personne est déterminée en fonction du ou des genres envers qui elle est attirée sexuellement et/ou romantiquement. Dans le même sens que les attirances, on parle d’orientations sexuelles et romantiques. La sexualité ne faisant pas partie de la vie de toustes, une personne peut ne pas ressentir d’attirance sexuelle envers autrui, d’où la pertinence de ne pas assumer que tout.e individu a nécessairement une orientation sexuelle spécifique. De plus, l’attirance sexuelle d’une personne n’est pas toujours la même que son attirance romantique. Par exemple, une femme cisgenre pourrait être attirée envers plusieurs genres, mais désirer exclusivement être en couple avec une femme. Les orientations sexuelles et romantiques ne sont notamment pas statiques et peuvent évoluer au cours de la vie.

Notre société étant hétéronormée, plusieurs présupposent que tout.e individu est hétérosexuel.le et hétéroromantique, soit systématiquement attiré.e sexuellement et romantiquement envers les personnes du genre « opposé » au leur. Autrement dit, ce présupposé donne l’impression que nous serions toustes hétéros jusqu’à preuve du contraire, d’où la pression sociale des personnes 2SLGBTQIA+ de faire un coming out. Bien que les consciences s’éveillent et se modifient progressivement, il est de notre responsabilité personnelle et collective de faire partie du changement.

Certaines personnes s’identifiant hétéros peuvent occasionnellement éprouver de l’attirance sexuelle et/ou romantique envers d’autres genres sans pour autant s’autoidentifier autrement; c’est ce que l’on nomme l’hétéroflexibilité. Similairement, la bicuriosité se définit par une autoidentification à l’hétérosexualité accompagnée d’une curiosité à expérimenter des relations sexuelles avec d’autres genres. Il est à savoir que l’hétéroflexibilité et la bicuriosité ne sont pas nécessairement les précurseurs d’une autoidentification à la bisexualité. Il est vrai que certain.e.s les considèrent comme faisant partie du continuum de la bisexualité, mais ceci est loin d’être une opinion qui fait consensus dans les communautés queer.

L’homosexualité et l’homoromantisme se caractérisent par une attirance exclusivement envers le même genre que le sien. Les hommes ou personnes s’identifiant à la masculinité attiré.e.s sexuellement et/ou romantiquement envers d’autres hommes ou personnes s’identifiant à la masculinité peuvent s’autoidentifier comme gai.e.s. De leur côté, les femmes ou personnes s’identifiant à la féminité qui éprouvent de l’attirance sexuelle et/ou romantique envers d’autres femmes ou personnes s’identifiant à la féminité peuvent se considérer lesbiennes. Ces deux identités peuvent être incorporées dans le terme-parapluie de l’homosexualité, même si les communautés gaies tendent à davantage utiliser le terme homosexuel.le.s que les communautés lesbiennes. Dans la même logique que l’hétéroflexibilité, l’homoflexibilité se définit par une attirance générale envers le même genre que soi, mais parfois envers d’autres genres.

Les individus bisexuel.le.s et biromantiques sont attiré.e.s envers plus d’un genre (deux ou plus). Pour sa part, la pansexualité et le panromantisme se décrivent par une attirance en dépit du genre, c’est-à-dire que le genre n’aurait globalement pas d’incidence sur l’attirance ressentie. Plusieurs différencient la pansexualité et le panromantisme de la bisexualité et du biromantisme en affirmant que l’intensité de l’attirance des personnes pans n’est généralement pas distincte en fonction des genres. Selon cette logique, il est nommé que les personnes s’identifiant à la bisexualité et/ou le biromantisme pourraient avoir une « préférence » pour un genre en particulier. Bien que l’orientation puisse fluctuer dans le temps pour toustes, les termes d’abrosexualité et d’abroromantisme sont très récemment mis de l’avant pour qualifier une attirance qui varie significativement dans un court laps de temps pour certain.e.s – un peu dans le même genre que la fluidité de genre.

L’asexualité se définit par une absence ou un faible niveau d’attirance sexuelle. Le spectre de l’asexualité comprend notamment la grey-sexualité et la demisexualité. Les personnes s’autoidentifiant grey-sexuelles ressentent de l’attirance sexuelle seulement dans certaines circonstances spécifiques. Par exemple, les personnes demisexuelles peuvent se sentir attirées sexuellement envers quelqu’un.e exclusivement après avoir établi un fort lien émotionnel avec cellui-ci. Alors que certaines personnes asexuelles ne seront jamais sexuellement actives, certaines peuvent se masturber et/ou prendre part à des relations sexuelles pour d’autres motifs que le désir sexuel (p. ex. désir de relâcher les tensions, de se sentir proche de l’autre, etc.). Il est crucial que les personnes en relation avec un.e partenaire asexuel.le s’assurent de bien comprendre comment la personne asexuelle vit son asexualité pour éviter tout comportement de pression ou coercition sexuelle, des violences auxquelles ces communautés sont malheureusement particulièrement à risque.

La définition de l’aromantisme est le fait de ressentir peu ou aucune attirance romantique. Le demiromantisme signifie la présence d’un désir amoureux seulement après avoir établi un très fort lien de confiance et de connexion avec l’autre, ce qui peut être considéré comme faisant partie du grey-romantisme, où l’attirance romantique n’est ressentie que dans certaines situations précises. Les personnes à la fois sur le spectre de l’asexualité et sur le spectre de l’aromantisme peuvent utiliser le terme aoraces pour décrire leur identité.

Autres termes 2SLGBTQIA+

Tout comme il peut être utilisé pour désigner l’ensemble des membres des communautés 2SLGBTQIA+, le terme queer peut également signifier une prise de position politique de rejet global du modèle social cishétéronormatif.

Les personnes intersexes sont des individus né.e.s avec des caractéristiques biologiques ne pouvant être classées dans une des catégories sociales binaires de « sexe féminin » ou « sexe masculin ». Lorsqu’une personne s’identifie androgyne, cela veut dire que son expression de genre ne correspond pas à ce qui est attendu en fonction du genre lui ayant été assigné à la naissance. Un point important à réitérer est qu’en aucun cas l’orientation ou l’identité de genre des autres ne peut être déduite à partir de leurs caractéristiques biologiques (p. ex. organes génitaux) ou leur expression de genre (p. ex. maquillage, vêtements).

Finalement, le qualificatif de bispirituel.le.s est une appellation utilisée par les personnes autochtones ayant un esprit féminin et masculin, et dont les identités sexuelle, de genre et spirituelle peuvent avoir différentes significations. C’est donc un terme plus large qu’une désignation de l’orientation ou de l’identité de genre puisque cela englobe des aspects liés à la spiritualité autochtone, d’où l’importance que ce terme ne soit pas utilisé par les personnes allochtones – qui ne sont pas autochtones.

Les configurations relationnelles

Tout comme on nous socialise à penser que tout le monde est hétéro, plusieurs ont l’idée présupposée que toute relation amoureuse se constitue de deux personnes qui pratiquent la monogamie, soit l’exclusivité sexuelle et amoureuse. La société nous apprend à penser qu’une seule configuration relationnelle est possible, l’une dans laquelle les deux partenaires n’ont pas d’autres partenaires romantiques ou sexuel.le.s, sinon on parle d’infidélité. Cependant, petit à petit, d’autres possibilités interpersonnelles sont mises de l’avant avec la mise en lumière de la non-monogamie éthique, où toustes les partenaires consentent à avoir d’autres partenaires amoureuxes et/ou sexuel.le.s.

Il y a diverses manières d’être non monogame : on peut avoir une configuration de couple ouvert, où on accepte mutuellement d’avoir d’autres partenaires sexuel.le.s, ou de polyamour, où les partenaires peuvent développer d’autres relations amoureuses et possiblement sexuelles. Au contraire du couple ouvert, la romance n’est ainsi pas obligatoirement exclusive dans le polyamour. Les couples sont constitués de deux partenaires, et les trouples sont une relation comprenant trois partenaires.

Certain.e.s polamoureuxes vont parler de partenaire primaire pour désigner la relation qu’iels considèrent principale ou prioritaire à leur vie. D’autres vont parler de partenaire de nidification ou de nesting partner pour désigner le.a partenaire avec qui iel réside. Contrairement à celleux utilisant le terme de relation primaire, certain.e.s vont plutôt valoriser une vision non hiérarchique de leurs relations polyamoureuses, ce qu’on nomme l’anarchie relationnelle. Un polycule est l’ensemble des partenaires interconnecté.e.s dans un  groupe polyamoureux, qui peuvent ou non être en relation avec les autres. Les groupes polyamoureux s’identifiant comme une famille sont parfois appelés polyfamily.

D’autres termes existent pour parler des relations à mi-chemin entre la monogamie et la non-monogamie éthique tels que monogamish. On peut également parler de swinging ou de libertinage pour les partenaires incluant occasionnellement d’autres partenaires dans leur sexualité (p. ex. échanges de couples, clubs libertins, sexe en groupe). Plusieurs appellations sont effectivement de plus en plus mises de l’avant pour englober l’ensemble des réalités amoureuses et sexuelles.

Les drapeaux

drapeaux diversité sexuelle

Références

https://drapeau-lgbt.fr

https://sites.google.com/view/thedictionaryofidentities/

https://www.readyforpolyamory.com/polyamory-glossary

https://lgbtqia.fandom.com/